LE
BILLET D'HUMEUR

J'ai franchi le pas : me voilà Amapienne!
Il y a longtemps que j'en rêvais (enfin, depuis que j'ai découvert le concept) sans avoir osé franchir le pas. Peur de m'engager dans je ne sais quoi, peur de devoir manger des blettes ou du chou jusqu'à l'écœurement. Peur d'entrer dans un monde d'extrémistes de l'écologie et du bio.
Mais ça y est, c'est fait : je fais désormais partie d'une AMAP (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne) ! Et ce n'est pas du tout ce que je m'étais imaginé.
Il y a des paniers à dix et à quinze euros selon le nombre de bouches à nourrir au foyer. Chaque semaine, l'agriculteur alterne les produits maraîchers pour que les adhérents de l'AMAP ne se retrouvent pas toujours avec les mêmes légumes.
On retrouve quand même souvent les mêmes choses. C'est la saison et la météo qui décident du contenu de nos paniers. Le maraîcher un peu également, puisqu'il choisit les variétés qu'ils souhaitent cultiver.
Depuis un mois, c'est radis, navets, épinards, salade, roquette, asperges, oignons. J'arrive un peu à saturation mais je fais avec, toute à ma satisfaction de participer à un mouvement en accord avec mes idées.
Le principe de l'AMAP : une rencontre avec un agriculteur et un groupe de consommateurs dans une logique d'agriculture durable. Les deux parties passent un contrat par lequel chaque consommateur achète en début de saison un quota de la production qui lui sera livré périodiquement à un coût constant et le maraîcher s'engage, de son côté, à fournir des produits de qualité durant la période convenue.
L'AMAP se veut un acteur social. Dès lors qu'une ou plusieurs familles ne viendraient pas récupérer leurs paniers, ces derniers seront donnés à des structures telles qu'Emmaüs ou encore à des foyers d'insertion pour les femmes.
L'agriculteur, lui, y trouve son compte. En se constituant en AMAP, cela lui permet de ne pas recourir aux intermédiaires dans le processus de commercialisation, ce qui réduit considérablement le coût de production (transports, achats de palettes pour Rungis) et de faire vivre sa famille.
On sait donc pourquoi on s'inscrit à une AMAP :
- pour aider un agriculteur de sa région à vivre décemment du fruit de son travail
- pour manger des légumes frais et bio (comme fraîchement cueillis du jardin)
- pour payer au juste prix des aliments de qualité
- pour retrouver des goûts, des saveurs et des légumes parfois oubliés
- pour se dire qu'on fait partie d'un courant de pensées en opposition avec la politique de la grande distribution
L'AMAP, c'est aussi un point de rencontres et d'échanges conviviaux avec des gens qui partagent des idées, des valeurs communes.
Me voilà donc amapienne et heureuse de l'être. J'ai enfin trouvé la structure qui répond à mes attentes de légumes cultivés près de chez moi et de nourriture saine dans mon assiette. Un luxe accessible à tous.
Dans ma région, il manque juste une AMAP pour tous les autres produits alimentaires.
L. Chaney juin 2012
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